50 km heure au dessus de la limitation : amende, retrait de points et suspension

Dépasser de 50 km/h : une infraction lourde de conséquences

Rouler à 50 km/h au-dessus de la limite autorisée, ce n’est plus un petit écart de conduite. Ce n’est plus une petite inattention ou un léger dépassement : c’est ce que la loi considère comme un grand excès de vitesse. Et autant dire que cela ne rigole pas. Amende salée, retrait de points, suspension voire confiscation du véhicule… Les mesures sont musclées.

Passionnés d’auto, motards ou simples conducteurs pressés : mieux vaut savoir à quoi s’attendre si jamais l’aiguille du compteur s’emballe un peu trop. Voici un tour d’horizon clair, sans jargon juridique inutile, pour comprendre exactement ce qui vous attend en cas de dépassement de plus de 50 km/h.

C’est quoi un « grand excès de vitesse » ?

Un grand excès de vitesse est défini comme un dépassement de 50 km/h ou plus par rapport à la limite autorisée. Cela signifie par exemple :

  • Rouler à 130 km/h au lieu de 80 sur une route départementale
  • Filant à 160 km/h au lieu de 110 sur une voie express
  • Griller un radar à 101 km/h en zone urbaine limitée à 50

Dans tous ces cas, vous entrez immédiatement dans la catégorie des excès de vitesse lourds. Et cela change tout. À partir de ce seuil, l’infraction n’est plus sanctionnée comme un manquement ordinaire. Les conséquences s’alourdissent fortement, car ce type de comportement est considéré comme particulièrement dangereux.

Amende : combien ça coûte ?

Vous vous dites peut-être : « Je peux toujours payer l’amende et c’est fini. » Eh bien pas vraiment. En cas de dépassement de 50 km/h et plus, l’amende peut grimper jusqu’à 1 500 €. Ce n’est pas un tarif fixe : le montant peut varier selon les circonstances, mais l’amende forfaitaire est immédiatement salée.

Pire : en cas de récidive dans un délai de 3 ans, cette amende peut doubler et atteindre 3 000 €. Cela commence à faire très mal au portefeuille, surtout quand on y ajoute les frais annexes : stage de sensibilisation à la sécurité (souvent obligatoire), frais de récupération du permis, nouveau contrat d’assurance à tarif « malus », etc.

Lire  Stage de récupération de points Poitiers : guide pour récupérer vos points

Et n’oublions pas : les radars automatiques ou les contrôles manuels ne rigolent pas avec ce type d’infraction. La verbalisation est quasi systématique.

Retrait de points : combien va-t-il m’en rester ?

L’excès de 50 km/h ou plus entraîne le retrait de 6 points sur votre permis. C’est le maximum prévu par le Code de la route pour une seule infraction.

Petit rappel utile : un permis de conduire ne compte que 12 points. Mais si vous êtes jeune conducteur (moins de 3 ans de permis ou 2 ans en conduite accompagnée), votre capital est de 6 points au départ. Autant dire que vous risquez de perdre votre permis directement à cause de cette seule infraction.

Dans certaines situations, ce retrait de points peut même s’accompagner d’une obligation de repasser son code ou son permis, notamment en cas de permis annulé.

Suspension du permis : temporaire ou totale ?

L’amende et le retrait de points sont seulement les entrées de ce cocktail juridique. Le plat de résistance, c’est la suspension de permis.

En cas de grand excès de vitesse, les forces de l’ordre peuvent procéder à la rétention immédiate de votre permis. Il s’agit d’une mesure temporaire (jusqu’à 72 h) durant laquelle le préfet est notifié. Celui-ci peut ensuite ordonner une suspension administrative pouvant aller jusqu’à 6 mois.

Mais ça, c’est uniquement la partie administrative. Lors du passage au tribunal (car oui, vous serez convoqué), le juge peut prononcer en complément une suspension judiciaire allant jusqu’à 3 ans. Et devinez quoi ? Les deux suspensions peuvent se cumuler.

Autant dire que vous pouvez vous retrouver à pied pour un très long moment… avec en plus l’interdiction de repasser le permis avant un certain délai.

Lire  20 km h au dessus de la limitation : quelles conséquences sur votre permis

Confiscation du véhicule : possible, mais pas automatique

Il existe un scénario encore plus extrême : la confiscation du véhicule. Cette mesure peut être prononcée si vous êtes le propriétaire du véhicule utilisé lors de l’infraction. Elle est souvent utilisée en cas de récidive ou si le véhicule a été modifié pour la vitesse (tuning illégal, moteurs surpuissants, etc.).

Attention : même si ce n’est pas systématique, cette sanction est de plus en plus fréquemment évoquée, en particulier pour les grands excès commis dans des zones à risque comme les abords des écoles ou les routes de montagne.

Et c’est là que ça fait vraiment mal : un retrait de points est rattrapable. Un permis, ça se repasse. Mais une voiture confisquée, c’est une immobilisation immédiate et la perte d’un bien souvent très précieux.

Conséquences sur l’assurance : malus en vue

Un grand excès de vitesse, ça fait sursauter plus d’un assureur. La majorité d’entre eux considèrent ce comportement comme un signal rouge. Résultat :

  • Majorations importantes de votre prime d’assurance
  • Résiliation possible du contrat par votre assureur (c’est légal)
  • Difficulté à retrouver une assurance « classique » ensuite
  • Obligation de passer par un assureur spécialisé dans les profils à risques, souvent 2 à 3 fois plus cher

On entre ainsi dans la spirale bien connue du conducteur malussé, un sujet que l’on connaît bien ici sur Devis Auto Malus. Un simple excès de vitesse peut vous faire passer dans une autre catégorie du jour au lendemain. Et remonter la pente prend plusieurs années.

Récidive : plus jamais ça… ou sanctions alourdies

Si vous redites l’exploit dans un délai de 3 ans après un premier excès de 50 km/h, sachez que les choses s’aggravent encore :

  • Amende doublée : jusqu’à 3 000 €
  • Annulation immédiate du permis de conduire
  • Interdiction de le repasser pendant au moins 3 ans
  • Possible peine de prison (jusqu’à 3 mois même si rarement appliquée)
Lire  Stage de récupération de points Pau : procédure, prix et inscription

Oui, vous avez bien lu. La récidive transforme cette infraction routière en un véritable dossier judiciaire. C’est la case rouge, celle qu’on ne veut vraiment jamais franchir.

Quelques anecdotes dignes d’un feuilleton routier

Un conducteur flashé à 200 km/h sur une nationale limitée à 90. Résultat : permis retiré sur-le-champ, véhicule saisi pour des modifications moteur illégales… et dernier détail croustillant : le monsieur conduisait avec un permis probatoire à 4 points.

Ou encore ce motard qui a été contrôlé à 181 km/h sur une départementale… dans une zone piétonne bordée d’école. Les forces de l’ordre ont déclenché une procédure d’urgence : retrait de permis immédiat, comparution directe. Verdict : 8 mois de suspension, 2 000 € d’amende.

Ces anecdotes ne sont pas là pour faire peur, mais pour rappeler que cela peut arriver à n’importe qui, en croyant simplement « gagner un peu de temps ».

Des alternatives pour ne plus frôler l’accident (et l’interdit)

Il existe quelques pistes pour éviter de se laisser entraîner par la vitesse :

  • Utiliser des applications comme Waze ou Coyote qui vous rappellent les limitations en temps réel
  • Installer un limiteur automatique ou un régulateur de vitesse
  • Privilégier des trajets mieux planifiés pour éviter de devoir « courir » après le temps
  • Faire un stage de récupération de points pour rester dans les clous légalement

Parfois, un simple changement d’habitude ou un peu d’anticipation suffit à transformer votre conduite. Et n’oublions pas un dernier détail, souvent oublié dans le feu du volant : mieux vaut arriver 10 minutes en retard que ne jamais arriver du tout.

Feriel Belkacem, passionnée de code, d’assurance et de belles mécaniques, vous conseille donc de lever le pied. La sécurité n’a pas de prix, mais un excès de vitesse, lui, en a un. Et il peut coûter bien plus que ce que vous imaginez.