
20 km/h au-dessus de la vitesse autorisée : ça change quoi ?
Rouler quelques kilomètres-heure au-delà de la limite, ça peut sembler anodin. Une petite inattention, une descente, un moment d’inattention musicale (merci la playlist des années 2000)… et hop, le radar flashe. Mais que se passe-t-il vraiment quand on est pris à rouler à 20 km/h au-dessus de la vitesse autorisée ? Est-ce grave ? Y a-t-il des conséquences sur l’assurance, le permis, le malus ? Spoiler : oui ! Et Feriel Belkacem vous explique tout de manière claire, sans jargon et avec un soupçon de vécu.
Infraction à 20 km/h au-dessus : dans quelle catégorie tombe-t-on ?
En France, le Code de la route classe les excès de vitesse en plusieurs catégories selon l’ampleur du dépassement. Un excès de moins de 20 km/h en agglomération ou de moins de 30 km/h hors agglomération est considéré comme une infraction de 4e classe.
Donc, si vous roulez à 70 km/h dans une zone limitée à 50, ou à 120 km/h sur une route limitée à 100, vous entrez tout droit dans cette catégorie d’infraction. Oui, même si « ce n’était que pour doubler ». Le radar, lui, ne vous double pas : il vous capte et basta !
Amende et retrait de points : ce que vous risquez
Rouler à 20 km/h au-dessus de la vitesse autorisée ne fait pas que plomber votre conscience. Cela plombe aussi votre permis. Voici les sanctions typiques encourues :
- Amende forfaitaire : 68 € hors agglomération, 135 € en agglomération.
- Retrait d’un point sur le permis de conduire.
- Peines complémentaires : Cela reste rare pour une première infraction de ce type, mais en cas de récidive ou de comportement dangereux, un retrait de permis temporaire peut être envisagé.
Important : la vitesse retenue est la vitesse mesurée moins la marge de tolérance (5 km/h si vitesse mesurée < 100 km/h, ou 5% si > 100 km/h). On n’a donc jamais tout à fait la vitesse qu’on croit !
Et sur le permis probatoire ?
Attention les jeunes conducteurs ! Si vous êtes en période probatoire, chaque point compte (encore plus que vos économies au resto U). Or, un simple point de perdu, c’est une alerte. En cas d’excès de vitesse supérieur à 20 km/h durant la période probatoire, vous avez l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière… à vos frais, bien entendu. (Comptez environ 250 €, autant dire que ça fait cher les 20 petits km/h.)
En refusant de faire ce stage dans le délai imparti, votre permis peut être suspendu. Alors, autant éviter de faire connaissance avec la salle de stage, ses vidéos anxiogènes et ses intervenants peu amusés.
Quel impact sur l’assurance auto ?
Là aussi, l’excès de vitesse peut faire très mal… à votre portefeuille. Les assureurs n’aiment pas les conducteurs trop pressés. Et si votre compagnie d’assurance est informée de votre infraction (par exemple en cas de sinistre ou lors d’un changement de contrat), elle peut :
- Appliquer une surprime — jusqu’à 50% pour les infractions répétées.
- Refuser de vous assurer à l’avenir.
- Vous classer en conducteur à risque, ce qui vous obligera à souscrire une assurance pour malussé, souvent bien plus chère.
Et si vous pensiez qu’il suffisait de croiser les doigts pour que ça ne remonte pas… Détrompez-vous. En cas d’accident, tout ressort. Comme dirait ma grand-mère : « Les casseroles font du bruit. »
Peut-on contester un excès de vitesse de 20 km/h ?
Oui, c’est possible, mais c’est souvent un parcours semé d’embûches. Si vous considérez que l’infraction ne vous est pas imputable (vous avez prêté la voiture, la plaque a été usurpée, la signalisation était absente ou erronée), vous pouvez envoyer une contestation à l’Officier du Ministère Public dans les 45 jours suivant la réception de l’avis de contravention.
Cependant, il faut savoir que le fait de contester sans preuve solide peut vous exposer à une amende majorée. Si vous étiez bien au volant et que l’excès est avéré, mieux vaut souvent payer rapidement l’amende forfaitaire pour limiter les coûts.
Des exemples concrets à méditer
Cas n°1 : Sophie, 22 ans, jeune conductrice depuis 8 mois, roule à 75 km/h dans une zone 50. Elle reçoit une amende de 135 €, perd un point, et doit faire un stage obligatoire. Résultat : stage de sensibilisation à 250 €, plus 135 €, plus une petite fierté perdue au passage. Elle aurait pu s’acheter un week-end dans le sud à ce prix-là…
Cas n°2 : Alain, 54 ans, bon conducteur depuis 20 ans, dépasse de 21 km/h sur autoroute. Il perd 1 point, règle une amende de 68 €, mais ne conteste pas. Pas de stage, pas de malus… mais il se promet de lever le pied.
Radars automatiques : implacables et (quasi) infaillibles
90% des excès de vitesse de moins de 30 km/h sont détectés par des radars automatiques. Ce qui veut dire que vous ne verrez personne vous arrêter sur le bord de la route… mais vous retrouverez la photo souvenir dans votre boîte aux lettres. Souriez, vous venez de perdre un point !
Le radar automatique ne fait pas d’exception, ne met pas de musique en voiture, ne boit pas de café et surtout, il ne rate pas. Soyez donc vigilant, surtout dans des zones bien connues pour être “piégées”.
Un excès isolé peut-il provoquer un malus ?
Un seul excès de 20 km/h, sans sinistre déclaré, ne déclenche pas un malus chez votre assureur. Cependant, cela peut entrer dans le dossier de conduite si vous êtes impliqué dans un accident plus tard. Et si vous cumulez plusieurs infractions en peu de temps, là, la note monte vite.
Certains assureurs scrutent les antécédents lors d’une résiliation ou d’une renégociation de contrat. Un historique propre, c’est comme un bon dossier de crédit : ça rassure.
Le retrait de point… et après ?
Le point perdu après un excès de 20 km/h se récupère dans un délai de 6 mois, à condition de ne commettre aucune autre infraction. Le Code de la route offre une certaine clémence… à ceux qui apprennent vite !
Petite astuce : vous pouvez aussi suivre un stage de récupération de points de manière volontaire, une fois tous les 12 mois, et regagner jusqu’à 4 points en 2 jours. Pas fun, mais utile. Comme une visite chez le dentiste.
Et côté moto, c’est pareil ?
Oui, motards inclus ! L’excès de vitesse, qu’on soit sur deux ou quatre roues, est sanctionné de la même manière. D’ailleurs, les motards sont souvent plus enclins à tester la réactivité de l’accélérateur… mais les radars les surveillent tout autant.
Un excès de vitesse au guidon met également en péril les droits au permis A2 ou A, sans distinction. Si vous êtes motard débutant en permis probatoire, soyez particulièrement prudent.
En cas d’accident avec excès de vitesse : danger x2
Là, ce n’est plus du tout la même histoire. Si un excès de vitesse est constaté lors d’un accident dont vous êtes responsable, cela peut :
- Engager votre responsabilité aggravée, impactant davantage l’indemnisation.
- Justifier le refus d’indemnisation de vos propres dommages (notamment en tous risques).
- Déclencher une importante majoration de votre assurance, voire une résiliation du contrat.
Cela vaut même en cas de “petit” excès de 20 km/h. Chaque km/h en trop devient alors un facteur aggravant. Pas de surprise : rouler vite, ça va parfois… jusqu’au tribunal.
Maîtriser sa vitesse au quotidien : des astuces simples
- Utilisez le régulateur de vitesse sur autoroute ou avec des limitations fluctuantes.
- Repérez les limites à l’approche des sorties / entrées d’agglomération.
- Anticipez les zones de radar connues — sans freiner au dernier moment !
- Restez concentré : la vitesse grimpe vite en ligne droite, surtout sur routes départementales.
Personnellement, j’ai pris l’habitude de placer ma vitesse limite sur l’application GPS. Ça évite bien des sales surprises… et ça sécurise aussi mes passagers !
Alors, faut-il s’inquiéter pour 20 km/h ?
Oui, clairement. Ce n’est pas un drame national, mais ce n’est pas non plus une plaisanterie. Un excès de vitesse de 20 km/h peut paraître banal… mais ses conséquences, elles, sont bien réelles : retrait de point, stage obligatoire pour les jeunes, majoration d’assurance, image dégradée auprès de l’assureur, et surtout, risques accrus sur la route.
Sur le blog Devis Auto Malus, notre but n’est pas de vous culpabiliser. On a tous eu un moment d’égarement (même moi !). L’idée, c’est de rouler responsablement. Parce qu’en matière d’assurance, de malus, et surtout de sécurité, chaque km/h compte !