
CBD et conduite : attention à la fausse impression de sécurité
Depuis que le CBD (cannabidiol) est autorisé à la vente en France, on le retrouve partout : huile, fleurs, bonbons, e-liquides… On vante ses effets relaxants sans accoutumance ni risque pour la santé. Mais une question revient sans cesse, surtout chez les conducteurs : peut-on réellement prendre du CBD avant de prendre le volant sans risquer son permis ?
Spoiler alert : ce n’est pas si simple. Même si le CBD est légal, ses conséquences sur votre permis de conduire peuvent être très réelles. Alors avant de consommer et de tourner la clé de contact, mieux vaut s’informer.
CBD : une molécule bien distincte du THC
Commençons par rappeler les fondamentaux. Le CBD est une molécule extraite du chanvre, tout comme le THC… à une grande différence près : elle n’est pas psychoactive. Autrement dit, consommer du CBD ne provoque pas d’effet planant ou d’altération de la perception comme le cannabis classique.
Et c’est justement pour cette raison que le CBD est légal en France, à condition qu’il contienne un taux de THC inférieur à 0,3 %. Cependant, les choses se compliquent lorsque l’on parle de tests salivaires pratiqués lors d’un contrôle routier.
Des contrôles routiers qui ne font pas la différence
Aujourd’hui, les forces de l’ordre pratiquent des tests salivaires pour détecter l’usage de cannabis. Le hic ? Ces tests ne recherchent pas du CBD, mais bien les traces de THC. Et même si vous consommez un produit qui respecte la réglementation (THC < 0,3 %), il peut en rester suffisamment dans votre organisme pour déclencher un test positif.
Cela signifie qu’un consommateur de CBD peut être verbalisé comme un usager de cannabis, tout simplement parce que le test ne fait pas la distinction entre usage récréatif de marijuana et consommation d’un complément bien-être légal.
Et une fois le test revenu positif, les ennuis commencent sérieusement…
Un test positif au THC peut coûter très cher
Selon l’article L235-1 du Code de la route, il est interdit de prendre le volant « sous l’emprise de substances ou plantes classées comme stupéfiants ». Et oui, le THC en fait partie.
Donc même si vous clamez haut et fort que vous n’avez consommé que du CBD, la loi, elle, ne fait pas dans la nuance. En cas de contrôle positif aux stupéfiants, voici ce que vous risquez :
- 6 points en moins sur votre permis de conduire
- Jusqu’à 2 ans de prison
- Jusqu’à 4 500 euros d’amende
- Une suspension de permis pouvant aller jusqu’à 3 ans
- Obligation de suivre un stage de sensibilisation à vos frais
Et pour bien enfoncer le clou : votre assurance auto pourrait refuser d’indemniser un sinistre si elle estime que vous étiez sous l’emprise d’une substance illicite. Un accident sous CBD peut donc vite se transformer en cauchemar financier.
Mais si je prends du CBD “THC free”, je suis tranquille ?
Il existe effectivement des produits à base de CBD garantis “sans THC” (appelés « CBD isolat »). Théoriquement, ils ne devraient jamais contenir de traces détectables lors d’un test salivaire. Mais attention : tout dépend de la fiabilité du fabricant.
Le marché du CBD est encore jeune en France, et tous les produits ne sont pas contrôlés de la même manière. Certains peuvent contenir des traces de THC malgré leur étiquette rassurante.
Feriel, notre experte auto-assurance du blog (et grande amatrice de comparateurs malus, n’est-ce pas ?), recommande toujours une règle simple : lisez les analyses de laboratoire avant d’acheter et privilégiez les marques reconnues pour leur transparence.
Les effets du CBD peuvent-ils influencer la conduite ?
Même sans THC, le CBD peut avoir des effets secondaires qu’on ne devrait pas ignorer derrière un volant :
- Sensation de somnolence
- Réduction du temps de réaction
- Baisse de la vigilance
Ces effets varient d’un individu à l’autre, mais ils peuvent suffire à diminuer votre capacité à réagir en cas d’imprévu sur la route. Et si vous êtes impliqué dans un accident, un simple soupçon d’altération des capacités peut jouer contre vous.
Encore une fois, la légalité du produit n’exonère pas de la responsabilité personnelle en cas de conduite dangereuse ou d’accident.
Que se passe-t-il en cas d’accident avec du CBD dans le sang ?
Imaginons : vous avez pris du CBD légal, vous prenez le volant, et malheureusement un accident survient. Si vous êtes testé positif au THC (même en faible quantité), les choses peuvent très vite tourner au vinaigre :
- Votre assurance peut refuser de vous couvrir, même si vous n’étiez pas responsable de l’accident ;
- Vous pouvez être poursuivi pénalement pour conduite sous stupéfiants ;
- Le retrait de permis devient automatique si le test est positif, souvent combiné à une suspension immédiate.
Bref, mieux vaut ne pas jouer à la roulette russe avec son permis… ou son assurance auto.
Un flou juridique qui fait débat
Le problème, c’est que la législation actuelle ne distingue pas encore suffisamment l’usage du CBD de celui du THC. Les autorités s’en tiennent au résultat des tests salivaires, pas à vos factures de boutique bio.
De plus en plus d’avocats spécialisés en droit routier dénoncent cette « injustice » légale, mais pour l’instant, la réglementation ne bouge pas. Et en attendant une tolérance différenciée ? Il vaut mieux être prudent.
Certaines voix militent même pour des tests plus sophistiqués qui pourraient faire la distinction entre un usage passif, du CBD ou une consommation de cannabis récréatif. Mais pour l’instant, rien ne permet aux forces de l’ordre (ou à vous) de prouver ce genre de subtilité au bord de la route.
Que recommander aux conducteurs ?
Alors, que faire si vous êtes adepte de CBD mais que vous tenez à votre permis (et accessoirement à votre tranquillité d’esprit) ?
- Évitez de consommer du CBD juste avant de conduire, surtout si vous ne connaissez pas encore votre tolérance ou la composition exacte du produit.
- Privilégiez les produits à base de CBD isolé, garantis sans THC, avec un certificat d’analyse indépendant.
- Gardez les factures et étiquettes des produits que vous consommez pour pouvoir justifier l’origine de la substance en cas de contrôle.
- Si vous êtes soumis à des tests réguliers dans le cadre professionnel, abstenez-vous purement et simplement de CBD contenant du THC (même à 0,2 %).
Bref, mieux vaut prévenir que guérir… ou se retrouver à pied, assurance refusée, permis suspendu et portefeuille vidé.
Et côté assurance, ça se passe comment ?
La plupart des compagnies d’assurance considèrent l’usage de drogues (légalement définies) comme une cause d’exclusion de garantie. Si vous êtes responsable d’un accident avec un test positif au THC, même à la suite d’un produit au CBD, votre contrat risque de sauter.
Attention aussi : un retrait de permis pour usage de stupéfiants engendre généralement un malus automatique, voire une résiliation pure et simple de votre contrat. Et une fois « malussé », bonne chance pour retrouver une assurance sans payer le prix fort…
Heureusement, notre site www.devis-auto-malus.fr est justement là pour aider les conducteurs à retrouver une couverture adaptée, même avec un lourd passé d’assurance ou un malus à traîner. N’hésitez pas à y faire un tour si vous êtes concerné.
CBD et conduite : la prudence reste la meilleure option
Au volant, mieux vaut toujours jouer la carte de la vigilance. La consommation de CBD en elle-même n’est pas illégale, mais les conséquences d’un test positif peuvent être dramatiques, même si vous êtes de bonne foi.
Alors avant d’allumer une cigarette au goût chanvre mentholé ou de croquer un bonbon relaxant, posez-vous la question : ai-je besoin de prendre le volant dans les prochaines heures ? Parce qu’un simple produit bien-être peut vite transformer votre journée en véritable casse-tête juridique…
Et si jamais cela vous arrive, retenez un conseil de Feriel : restez calme, demandez un deuxième test sanguin (plus précis) et contactez rapidement un avocat spécialisé en droit routier.
En attendant une législation plus juste, l’idéal est de séparer clairement la détente… et la conduite.