Assurance auto et véhicules électriques : impact sur le malus et tarifs en 2024

Comprendre l’assurance auto pour les véhicules électriques en 2024

Le marché des véhicules électriques (VE) continue de croître de manière exponentielle en France. Portée par une politique écologique volontariste et des aides gouvernementales (bonus écologique, prime à la conversion), cette transition impacte fortement le secteur de l’assurance auto. Toutefois, contrairement aux idées reçues, assurer une voiture électrique ne répond pas aux mêmes logiques tarifaires qu’un véhicule thermique. En 2024, le malus écologique et les grilles de tarification traditionnelle évoluent en conséquence.

Quel impact du véhicule électrique sur les tarifs d’assurance auto ?

Le tarif d’une assurance auto repose sur plusieurs critères : profil du conducteur, lieu de résidence, historique de conduite, mais aussi le type de véhicule. Une voiture électrique possède des caractéristiques spécifiques qui influencent les cotisations :

  • Valeur élevée à l’achat : une Tesla Model 3 ou une Renault Mégane E-Tech peut dépasser les 40 000 €, ce qui augmente le risque pour l’assureur.
  • Coût des réparations : les pièces liées à la technologie électrique sont souvent plus chères et les réparateurs spécialisés moins nombreux, ce qui peut impacter les indemnisations.
  • Batterie : élément central du véhicule électrique, elle nécessite parfois des contrats sur-mesure pour couvrir son remplacement en cas de sinistre.
  • Moins de sinistres mécaniques : un moteur électrique comprend moins de pièces en mouvement, réduisant la fréquence de certaines pannes.

En tenant compte de ces éléments, on constate souvent un tarif d’assurance légèrement supérieur pour les véhicules électriques par rapport à un modèle thermique équivalent à garanties identiques. Cela dit, les compagnies ajustent désormais leurs offres et proposent des produits spécialement conçus pour ces véhicules nouvelles générations.

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Bonus écologique, pas de malus CO₂ en 2024… mais d’autres coûts à surveiller

Bonne nouvelle pour les conducteurs de véhicules 100 % électriques : en 2024, ces derniers échappent toujours au malus écologique, principal levier financier visant à pénaliser les véhicules polluants. En effet, le malus est calculé sur le taux d’émission de CO₂ par kilomètre, et celui d’un véhicule électrique est nul. La grille est précisée dans l’article L421-75 du Code de l’environnement.

Malgré l’absence de malus environnemental, plusieurs frais et taxes peuvent s’ajouter :

  • Taxe au poids (ou malus au poids) : instaurée par la loi de finances 2021, elle s’applique dès 1 800 kg. Bien que les voitures électriques soient souvent plus lourdes que les thermiques, elles sont exemptées de cette taxe.
  • Taxe sur l’assurance (TCA) : son taux reste inchangé mais s’applique sur la cotisation assurance, qui elle, peut augmenter avec la valeur du VE.
  • Recharge à domicile : Souscrire une assurance habitation couvrant les installations de recharge peut également être nécessaire, influant sur le coût global d’assurance du foyer.

Les avantages fiscaux et assurances spécifiques pour véhicules électriques

Pour encourager l’adoption des véhicules électriques, de nombreux assureurs offrent des avantages exclusifs :

  • Réductions sur la prime pour les conducteurs de VE, parfois jusqu’à 25 %.
  • Garantie batterie intégrée sans surcoût dans certains contrats.
  • Assistance zéro kilomètre généralisée, pensant à l’anxiété des pannes de recharge.
  • Couverture du câble de recharge contre le vol ou les dommages.

Par ailleurs, le bonus écologique permet, en plus de l’aide à l’achat, de bénéficier d’offres combinées avec des assureurs partenaires des constructeurs. En 2024, le bonus peut atteindre 5 000 € selon les conditions de ressources (source : service-public.fr).

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Assurance tous risques vs au tiers : quelle formule adopter ?

La puissance technologique et la valeur résiduelle élevée d’un véhicule électrique amènent les assureurs à recommander une assurance tous risques plutôt qu’un contrat au tiers :

  • Protection en cas d’accident responsable ou sans tiers identifié.
  • Couverture des dommages matériels (batterie comprise).
  • Défense pénale et recours après accident.
  • Indemnisation optimale en cas de vol ou destruction totale.

Pour les voitures de valeur modeste ou pour les conducteurs expérimentés, une formule intermédiaire, comme le tiers étendu (vol, incendie, bris de glace), peut s’avérer pertinente. Mais dans la majorité des cas, les jeunes conducteurs ou acquéreurs de modèles récents (Kia EV6, VW ID.4, BMW iX) privilégient la formule tous risques pour maximiser la couverture.

Les voitures électriques et le bonus-malus dans les contrats d’assurance

Le système de bonus-malus assurance auto, aussi appelé coefficient de réduction-majoration (CRM), est indépendant du type de motorisation. Véhicule thermique ou électrique, votre bonus ou votre malus évolue selon votre sinistralité. La référence légale en la matière est précisée dans l’article A121-1 du Code des assurances.

Toutefois, certains assureurs proposent (hors cadre légal) des politiques commerciales internes qui favorisent les conducteurs propres. Par exemple :

  • Bonus supplémentaire à la souscription d’une première assurance pour véhicule électrique.
  • Gel temporaire du malus à titre commercial pour les conducteurs achetant une VE.
  • Réévaluation plus rapide du bonus fidélité.

Cependant, ces dispositifs varient d’un assureur à l’autre et ne sont pas encadrés par la loi. Il est donc essentiel de comparer attentivement les offres.

Assurance auto pour VE : comment faire le bon choix en 2024 ?

Face à la diversification des modèles électriques (berlines, SUV, citadines, utilitaires), les contrats d’assurance s’adaptent. Pour optimiser votre choix de couverture, considérez ces critères :

  • Valeur à neuf de votre voiture : optez pour un contrat intégrant cette indemnisation en cas de sinistre total.
  • Garantie batterie : assurez-vous qu’elle figure sans franchise élevée dans votre contrat.
  • Assistance panne 24/7 : avec dépannage sur place ou prise en charge du remorquage jusqu’à une borne.
  • Protection juridique : utile en cas de litige avec un fournisseur d’électricité ou une borne de recharge publique.
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Utilisez des comparateurs d’assurance automobile spécialisés : certains intègrent désormais des filtres spécifiques aux véhicules électriques, permettant une sélection rapide selon vos besoins.

La dynamique tarifaire de demain : entre transition et adaptation

L’essor de la voiture électrique pousse les compagnies d’assurance à revoir leurs modèles de tarification. Elles intègrent désormais davantage de données comportementales (grâce aux boîtiers connectés), des offres “écoresponsables” avec des primes récompensant les comportements vertueux, et des services dédiés à la recharge.

En 2024, bien que le coût moyen d’assurance pour une voiture électrique reste souvent supérieur à un modèle thermique d’entrée de gamme, cet écart tend à se réduire. L’augmentation de la proportion de VE dans le parc automobile français pourrait à moyen terme faire baisser les coûts, grâce à une meilleure mutualisation du risque.

Les conducteurs avertis veilleront donc à adapter leur contrat et à tirer parti des leviers d’économie offerts par cette nouvelle génération de mobilité.